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Il ne s'agit pas, bien sûr, d'une relation intime. Je parlerais plutôt d'un envoûtement qui m'habite depuis près de… 40 ans !
Tant de moments à partager avec Renée Claude les mêmes mots, les mêmes musiques : elle, le parfait instrument; moi, l'auditeur insatiable. Des 33 tours usés et égratignés, presque blanchis à force d'être écoutés en boucle. À l'adolescence, des après-midis entiers passés avec un ami autre fan délirant à transcrire dans de beaux cahiers les paroles de multiples pièces de cette incroyable chanteuse.
Puis, vient LE grand soir. Été 1970. Ma première immersion dans l'univers scénique de Renée Claude. Elle se produit avec l'Orchestre symphonique de Montréal, rien de moins. J'applaudis à tout rompre à la fin de chaque chanson. J'en ai mal aux mains, je trippe à mort : qu'elle est belle, qu'elle chante bien, 'ma' Renée !
Ce moment de ravissement donnera lieu à maintes récidives. J'ai ovationné Renée Claude au Kiosque international, à la Place des Arts, à la Boîte à chansons de l'Hôtel Méridien, au
Tritorium, à La Licorne, etc. À chaque fois, le miracle se répète : elle me charme, sa voix me transporte, ses interprétations me comblent.
Parce qu'elle est aussi une comédienne douée, les expressions faciales de Renée Claude, accompagnées de gestes discrets mais efficaces, créent un monde à part où on s'abandonne volontiers. Comme une mère tendant avec amour la main à son enfant, elle nous entraîne dans sa magie que l'on quitte avec regret, quand le rideau se referme.
Le temps passe… Un jour, tel(le) artiste nous subjugue puis notre passion se dissipe, sans qu'on ne sache trop pour quelles raisons. Renée Claude s'avère l'exception dans mes goûts musicaux. Cette majestueuse interprète des plus grands auteurs et compositeurs francophones (toutes époques confondues) a toujours su comment « venir me chercher ». Les années s'envolent mais elles laissent intacts mon respect et mon enthousiasme envers Renée Claude.
Du fond du cœur, merci, Renée.
Juillet 2008.
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